L'interfile est désormais en expérimentation depuis le début 2016, voici notre article sur le sujet.
Si rien n'est encore officiel, le rapport du Ministère de l'Intérieur rendu fin 2012 dresse un constat de la pratique de l'interfile et explore les différentes solutions et contraintes à cette circulation spécifique des deux et trois roues qui pourrait ainsi être légalisée à l'horizon de 2014 (le rapport est disponible dans son intégralité dans notre zone de téléchargement). Attention il n'est surtout pas question d'autoriser simplement ce qui se pratique quotidiennement sur les voies rapides en France embouteillée, mais plutôt d'organiser, intelligemment d'ailleurs, cette circulation dans la circulation en prenant en compte l'ensemble de ses aspects et notamment l'interaction avec les autres usagers et en premier lieu les automobilistes également premiers concernés en nombre par cette future réglementation.
Si le rapport qui est au passage un travail précis et documenté et sans parti-pris ouvre la possibilité de la pratique de l'interfile, il reconnaît que la circulation des deux-roues motorisés permet de désengorger en partie la circulation urbaine. Il existe donc un réel besoin d'encadrer l'interfile plutôt que de l'interdire, ce qui était représentait une solution de facilité pour le législateur. Le rapport va dans le sens de l'autorisation de cette pratique par sa première proposition, en revanche sous certaines conditions.
Quelle route ?
L'interfile pourrait être légalisée sur des routes avec des caractéristiques communes et notamment l'absence de carrefour, la présence de séparateur central de voie, l'absence d'accès piétons et un marquage des voies d'un même sens par des lignes discontinues. En résumé, les autoroutes urbaines seraient concernées et notamment les 2x2, les 2x3 et les 2x4 voies avec une largeur de voies entre 3 et 3,5 mètres de même que les voies rapides urbaines à 1x2, 2x3 et 2x4, c'est-à-dire les périphériques, notamment en Ile de France.
Le rapport préconise d'exclure l'interfile en cas d’événement climatique, de travaux et de pics de pollution, mais ne relève pas d'accidentalité particulière dans les tunnels qui pourraient ainsi êtres ainsi utilisés.
Le rapport préconise d'exclure l'interfile en cas d’événement climatique, de travaux et de pics de pollution, mais ne relève pas d'accidentalité particulière dans les tunnels qui pourraient ainsi êtres ainsi utilisés.
L'arrivée de nouveaux panneaux envisagée
La deuxième proposition du rapport Guyot est de signaler clairement les zones d'interfile avec une signalisation verticale délimitant le début et la fin des secteurs autorisés et donc l'introduction de nouveaux panneaux en reprenant l'exemple néerlandais. Le préfet Régis Guyot propose également que si la circulation est fluide la conduite en interfile ne soit pas autorisée et demande de se réinsérer sur les voies normales de circulation.
Vitesse et position des deux ou trois-roues en circulation interfile
Le rapport propose d'imposer l'interfile au milieu des deux voies ou entre les deux voies le plus à gauche, en suivant l'exemple de la circulation actuelle sur le périphérique parisien.
En ce qui concerne la vitesse, plusieurs situations peuvent être envisagées et notamment en fonction de la fluidité de la circulation des files de voitures. Dans le cas de véhicules à l'arrêt la vitesse maximale autorisée des deux-roues pourrait être de 30 ou 40 km/h. Une limite de vitesse devra donc être instaurée spécifiquement pour l'interfile.
Dans le cas de files « roulantes » à faibles allures, le différentiel de vitesse proposé est de 20 km/h et évidemment dans le respect des limitations de vitesse.
Le rapport recommande l'interdiction de la remontée de file dans les bandes d'arrêt d'urgence (BAU), les couloirs de bus, les pistes cyclables et de sanctionner ces pratiques.
En ce qui concerne la vitesse, plusieurs situations peuvent être envisagées et notamment en fonction de la fluidité de la circulation des files de voitures. Dans le cas de véhicules à l'arrêt la vitesse maximale autorisée des deux-roues pourrait être de 30 ou 40 km/h. Une limite de vitesse devra donc être instaurée spécifiquement pour l'interfile.
Dans le cas de files « roulantes » à faibles allures, le différentiel de vitesse proposé est de 20 km/h et évidemment dans le respect des limitations de vitesse.
Le rapport recommande l'interdiction de la remontée de file dans les bandes d'arrêt d'urgence (BAU), les couloirs de bus, les pistes cyclables et de sanctionner ces pratiques.
L'avis de notre expert moto Thierry Le Pallec (UNIC) qui a été consulté pour la rédaction de ce rapport
"Ce rapport qui est de grande qualité insiste sur le volet communication et formation de l'interfile et préconise d'expliquer aux automobilistes qu'en l'absence des deux-roues, la circulation urbaine serait impossible, le message n'est évidemment pas facile à faire passer. Le rapport a le mérite de répondre également au problème de la pollution engendré par les deux-roues qui avec les nouvelles normes est désormais pratiquement insignifiant. L'argument écolo est donc obsolète. En revanche, pour garantir des deux-roues modernes en interfile, le contrôle technique ou le contrôle antipollution est envisagé. Je ne suis par certain que les motards gagnent sur tous les tableaux, car au final, l'interfile envisagée est sérieusement encadrée. En matière de sécurité, la vitesse de 30 à 40 km/h préconisée dans le cas d'une circulation à l'arrêt est à mon avis trop élevée.
L'acceptation est conditionnée par certains principes importants et il y a une migration des automobilistes vers l'univers des deux-roues, ce n'est donc pas un problème concernant uniquement pour les motards, mais pour tous les conducteurs au sens large. Il est évident également que si la mesure venait à être officialisée, un renforcement des contrôles est prévisible afin de mettre immédiatement un cadre à la pratique. L'interfiles pourrait être intégré au programme du permis moto et des formations 125 de 7 heures, mais aussi dans le Code de la route et donc permettre d'aborder cette problématique pour l'ensemble des utilisateurs de la route."
L'acceptation est conditionnée par certains principes importants et il y a une migration des automobilistes vers l'univers des deux-roues, ce n'est donc pas un problème concernant uniquement pour les motards, mais pour tous les conducteurs au sens large. Il est évident également que si la mesure venait à être officialisée, un renforcement des contrôles est prévisible afin de mettre immédiatement un cadre à la pratique. L'interfiles pourrait être intégré au programme du permis moto et des formations 125 de 7 heures, mais aussi dans le Code de la route et donc permettre d'aborder cette problématique pour l'ensemble des utilisateurs de la route."